L'ère de ma colère
Le gouvernement veut une France lisse et policée, inventant même de nouveaux délits faute de chiffres. Ça a l'air d'une bonne blague mais si vous vous promenez avec un tire-bouchon dans le sac ou dans la poche vous risquez une amende ou une arrestation à cause du mini couteau qu'il contient. Une France propre donc, sans agresseur et sans agressé. Un pays neutre, sans bavure et des gens qui courbent l’échine et se laissent faire à toutes les provocations que la crise leur impose. Les chômeurs et autres «sans» en premier lieu, qui n’ont pas beaucoup le choix de se rebeller. Les licenciés qui se battent mais ont difficilement gain de cause dans les conflits les opposant aux lobbys et aux puissantes lois du fric, essentiel moteur de cette crise. Les professeurs et autres fonctionnaires qui commencent à réellement flipper du sort qu’on leur réserve en cette rentrée, se débarrassant d’eux comme des miettes, leur compte réglé en deux temps trois mouvements et ceux qui restent assumant un travail plus difficile. Les vieux qui récoltent à peine tout ce qu’ils ont cotisé et voient rognée une retraite déjà maigre etc. Une France à fric pour certains et sans pour les autres. Il se trouve que les moins à plaindre se trouvent quand même dans la sphère privée des hautes institutions de l’État et regardent le bas comme des anthropologues légèrement désabusés découvrant qu’effectivement il y a des problèmes et des gens mécontents prêts à tout. Ce n’est pas un état de guerre, mais quand on ne promet rien de bon, rien de mieux et qu'on ne passe rien… Attention les limites sont dépassées et les imbus pénétrés de leurs certitudes n’ont qu’à bien se tenir ! Et "S'[ils] ne m'aiment sachez que je ne [les] aime pas non plus !!!" [le regretté] Maurice Pialat.