no man's land
Ce matin, rendez-vous à l'anpe dont je dépends. A peine arrivée, bonjour, que l'on me tend une feuille polycopiée au logo de l'enseigne. Puis-je vous soumettre ce questionnaire ? Ah , non ! Je ne remplirai pas ce papier, encore un énième questionnaire pour conforter les stats genre avez-vous été satisfait de votre accueil ? etc. Moi je viens pour un rendez-vous avec Mme… mmm j'ai zappé ; la jeune personne (si peu accueillante) de l'accueil me demande de patienter… Debout, car il n'y a plus de chaises à l'anpe juste deux ou trois cachées dans un coin. Fut un temps et ça m'est arrivé, on discutait entre chômeurs de tous poils en attendant à une petite table sur laquelle étaient posés des prospectus inintéressants… C'était sympathique (bon, mais ce n'est pas un centre social ici vous voulez pas un café non plus ?).
Bonjour Madame, bonjour, mais je ne vous ai pas convoquée se défend-elle avant que je n'ai ouvert la bouche. Ben oui je viens au devant, pour ne pas être embêtée et puis cela fait un mois que je suis réinscrite.
On devrait soi disant être convoqué tous les mois mais un seul conseiller ne peut décemment pas assurer ces rendez-vous récurrents. Alors qu'allons-nous y faire à l'ANPE ? Le lieu est équipé de plusieurs PC sur lesquels on peut chercher des annonces. Oui mais chez vous déjà vous avez regardé tous les jours.
Donc, pour commencer je lui expose un peu mes états d'âme : le peu d'annonces, le salaire au smic systématique (exigeant de l'expérience, la mobilité, bac + et autres qualifications…). Lui disant que dans son cas par exemple, si elle gagnait le smic alors que son métier contient des savoirs, spécificités, expériences… Et là elle arrête l'entretien, me disant que ce n'est pas possible et que si je veux savoir son contrat se termine… ce soir même !! Ok, ok ! Je me lève. De toute façon cela n'aurait pas mené à grand chose… On se mord la queue.
Appelez-moi le directeur ! * Après un peu de confusion, je ne reverrai pas ma «conseillère». Cinq minutes de flottement et il me reçoit. Je le reconnais c'est toujours le même. Je lui expose le problème. Et lui dis que j'attends d'un conseiller, d'une anpe, d'une équipe aussi qu'ils entrent en relation avec les employeurs et leur fassent comprendre ! Qu'ils se doivent de faire le lien. Qu'il n'est pas logique qu'en face de moi en tant que conseiller j'ai quelqu'un dans ma situation !! Que le conseiller, s'il était détendu, sûr de lui, rassuré sur son propre sort, serait plus… sinon efficace en tout cas prêt à l'être. Que le smic à tous les étages ce n'est plus possible !! Que son rôle à lui n'est pas de rester derrière son bureau à gérer des stats. Qu'il pourrait faire campagne auprès des employeurs. Qu'à 80 % dans un travail, le salaire motive ou … démotive ! Que l'anpe doit gérer la sensibilité de ses cdd (que je comprends), qu'elle ne se bat pas assez auprès des gens et se laisse happer par une routine quotidienne, ronflante… Et qu'on nous oblige malgré tout à y passer, même si on n'en attend rien. Il a compris, entendu ce que je lui ai dit (sic).
Jetez un œil là-dessus :
http://latelelibre.fr/index.php/2008/10/en-scene-citoyens/
* En écrivant ces mots je pense en souriant à Stéphanie, qui a fait le trajet aller à Paris avec nous pour aller voir Madonna. En effet c'est elle qui m'a fait comprendre que je suis très "appelez-moi le directeur" en ce moment et cela nous a valu un fou rire mémorable en voiture !! Et bien oui je dis les choses… Je sais je suis chiante…