j'aime aller au cinéma # 2
ier soir, je suis allée voir L'heure d'été (j'en connais qui vont encore penser que ce n'est pas un titre pour un film !!).
Je ne suis pas déçue, mais je ne m'attendais pas à cette réalité brute… d'une famille face au décès et surtout ce qui suit, pas le chagrin, vite effacé face aux difficultés de s'entendre quant à la suite… Là en plus il y a un patrimoine très important… Mais après… plus que des souvenirs d'enfance, car plus de maison, plus de grand-mère… Les engueulades frères-sœur sont très réalistes (mention spécial à Berling toujours excellent).
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18798580&cfilm=111361.html
Ça remet en mémoire notre histoire ; l'histoire de chacun, vécue différemment par chacun…
J'avais une grand-mère (paternelle) que j'adorais qui vivait avec ma tante dans une toute petite maison en Centre-Bretagne. J'y passais beaucoup de vacances, je dormais avec ma grand-mère et elle me racontait son enfance. Née en 1899 et 10e de 14 enfants dans un milieu paysan et très pauvre, elle a été obligée de se débrouiller, a appris la couture etc. De petites gens comme on dit. Et cette maison modeste, qu'ils ont loué puis achetée, c'est le fruit d'une vie de travail et… qu'il a fallu vendre à la mort de ma tante, parce qu'il n'existait pas de testament et que l'Etat ne s'oublie jamais, même pour une maison à 150 000 F (oui oui). Heureusement que nous avons pu récupérer les quelques meubles et affaires personnelles (ce n'était pas évident). Les souvenirs sont à présent dans la tête… Mes enfants ne les ont pas connues. Oh ! ils savent ! on a souvent raconté mais… ce n'est pas pareil. Et après nous, ma sœur et moi, il ne restera rien que des photos… Notre [petit] patrimoine, si ridicule en valeur, mais si essentiel à mon équilibre, n'existe plus que dans nos cœurs, l'Etat nous rappelant à notre état de mortel, de disparu… Hier pendant le film, je n'ai cessé d'y penser. Je ne visite jamais les cimetières…
Ce film m'a touchée pour ça. Pour mettre un doigt habile et sensible sur ce qui n'existera plus jamais. Je n'aurai jamais les moyens d'être propriétaire et quelque part ça ne me tente pas plus que ça…