Ces maudits mots sur les maux non dits
LE PÈRE DE FAMILLE
Un enfant, deux, trois… La vie file et on a tous des petits
« riens »
parfois et des grands « touts » qui la pourrissent et qui viennent de
l'enfance. Des non dits, des injustices, des secrets… L'aîné ou le
benjamin n'aura pas la même sensation des souvenirs, le cadet n'aura pas la même perception
de l'amour qui lui fut porté. On est modelé de ce qu'on nous a ressassé
dans l'enfance. De ce que l'on nous a fait vivre. Jusqu'à se dire : je ne reproduirai pas ce que j'ai vécu ! Jusqu'à la
psychanalyse parfois…
On peut vivre avec, et parfois c'est si dur…
J'ai vu, l'autre jour, avec ma fille (en famille…), un joli et dur film :
Pardonnez-moi de Maïwenn (Le Besco mais qui ne veut plus qu'on lui
accole son nom [!]), un film où elle règle ses comptes, avec son père
notamment… Mais ce n'est pas un film noir, car pendant ce film qu'elle
réalise, la vie continue, elle met au monde un enfant et on sent que,
malgré tout, il y a de l'amour entre eux…Bande annonce
« Régler ses comptes avec son père » est quelque chose que je n'aurai
jamais à faire. Parce qu'avec mon père il n'y a eu que de l'amour,
parce qu'il est décédé quand j'avais 11 ans, et qu'il a, du coup, pris
une grande place, image figée… Maintenant que je suis « grande », et
presque « vieille », c'est à présent qu'il me manque le plus et que je
cesse de me dire « il est normal et dans l'ordre des choses qu'il soit
mort… »
Non il aurait pu vivre beaucoup plus d'années et c'est à chaque fois
qu'un acteur ou homme connu du même âge meurt que j'y pense, et…
… Et cette mort-là, c'est un coup du sort qui m'a fait oublier ces
maux-là, ces maux d'avant, (oh, pas des gros maux), maux d'enfants
traînés, comme un petit poids mort devenu léger.