Mes, tes, nos, leurs… privilèges
Reiser
Mardi soir j'ai regardé une partie de l'émission de Taddei sur Fr3 (http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/videos.php?id_rubrique=154&type=emission&video=20071112_csoj.wmv), le thème était les privilèges et étaient là autour de la table, sociologues, économistes, acteur, Monique Pinçon-Charlot qui vient de faire une étude sur les habitants et les richesses de Neuilly, et un ancien SDF, Jacques Deroo.
Ils ont commencé par montrer Carole Bouquet qui prenait la défense des gens de la rue de la Banque, et qui dit "ce ne sont pas des privilégiés" et demande "pourquoi une telle différence de traitement entre ces gens et par exemple les marins pêcheurs…" (qui ont eux le privilège d'avoir eu la visite de Sarko) mais (dit une sociologue) en opposition ces gens ont eu, eux, la visite d'actrices connues… On n'en finit pas. La notoriété fait là office de privilège et remplace la famille bourgeoise d'antan. Elle a là, malgré elle, repris une façon de faire de notre actuel gouvernement de mettre en opposition les classes sociales (privilégiées par leurs systèmes de retraite ou non, etc.)
Etre privilégié serait lié uniquement à une forme d'acquisition ou de droit qui n'est pas directement lié à la personne (par exemple né aristocrate) ces privilèges abolis lors de la nuit du 4 Août que l'on connaît tous susbsistent néanmoins par d'autres biais (grandes familles fortunées par générations successives…).
Et là intervient Jacques Deroo, ancien SDF, fondateur de l'association "Salauds de pauvres" et qui vient de fonder un collectif pour l'abolition des privilèges. Il trouve, lui, légitime d'utiliser sa notoriété à des fins humanitaires, puisque l'Etat est absent. Il dit : "les députés dès qu'ils deviennent ministres ils deviennent complètement abrutis" (réf. à Boutin).
Et bref, l'émission est regardable sur le site, mais je citerai une autre phrase de cet homme humble et à nouveau dans la galère puisque sans emploi, qui m'a marquée : "on est tous le privilégié de quelqu'un, le SDF qui a une tente pour s'abriter est privilégié par rapport à celui qui n'a qu'un carton…"
Et ensuite lisez ça… http://www.liberation.fr/actualite/societe/291539.FR.php
Après on ne fera pas de commentaires… (on ne pourra pas on aura la gorge serrée).