D’un Nicolas à l’autre…

Peugeot, EDF,  AREVA, L'Oréal…

Les sponsors de Monsieur Hulot (mais je ne l’appellerai pas comme ça car l’image n’est pas raccord ! Monsieur Hulot c’est l’ami de nos vacances, l’inventeur fou, le grand échalas maladroit, le Tati si adroit, lui), c’est les marques pré-citées entre autres, mais aussi TF1, la chaîne racoleuse, une pub sur pieds, l’usine à misère intellectuelle, la machine à décérébrer… Alors le sérieux de Nicolas me laisse dubitative. Parce qu’il est connu et qu’il mène un soi-disant « combat » pour l’écologie. Non, Nicolas s’est baladé dans les quatre coins de la planète aux frais de la princesse, du sponsor, de la grande marque, du bling bling et ce, en avion, en hélico, en machines à moteur à gros renfort de déploiement de bons sentiments.

Il voulait se faire passer pour Alexander Supertramp (! : cf Into the wild) … qui, lui, parti (à pied) avec des espoirs démesurés n’en est pas revenu. Il en rêve même de vie "nature" (comme le nom de ses produits dangereux pour la santé, cf Greenpeace), Nicolas, qui est toujours rentré en gros porteur avec des souvenirs plein SES yeux, l’égoïste. Evidemment on craque devant les paysages qu’il nous a fait voir. On n’y est jamais allés pour la plupart d’entre nous et comme la Terre est (était ?) belle de nature, on s’émerveille, normal. Les superlatifs, les soupirs d’extase au survol d’un troupeau de gnous ou d’une cascade, tout le monde les ferait devant le spectacle en direct. Car même à la télé on trouve ça beau. Oui mais encore ? Est-il allé pour son émission dans tous les endroits les plus terribles écologiquement parlant. Il n'y a pas que l'Amazonie ou les gorges magnifiques de telle ou telle cascade.

L'Afrique, par exemple où des containers remplis de nos déchets informatiques accostent. Laissant croire aux gens qu'ils pourront réparer ces ordinateurs qui sont déjà HS en partant d'Europe, laissant une image terrible de montagnes de matériel obsolète constituant doucement des décharges à ciel ouvert, image qu'aucun député européen n'a pu commenter, ignorant le sujet. Nicolas aurait pu filmer cet homme noir nous expliquant qu'il n'y a pas dix ans il pêchait dans cette rivière. Une rivière ? où ça ah… oui ce filet d'eau saumâtre mêlée d'un jus brun sortant de tous ces déchets européens. Il a la larme à l'œil mais reste digne, les gamins sur le tas d'ordures derrière ont déjà commencé leur collecte de métaux précieux dangereux, au péril de leur vie.

Aujourd’hui Nicolas se sent légitime pour devenir LE candidat écolo et ambitionne de devenir, même qu’il le croit, président de la république.

Vue chez Rimbus, une vidéo où les politiques de tous horizons parlent de Nicolas :

«Je propose d’élever NH au rang de père de la Nation, et même, profitant des bonnes relations qu’entretient le président de la République avec le pape, de le canoniser. Il serait, en effet prudent de le mettre à l’abri de la justice qui risque de lui demander un jour des comptes : car c’est bien l’argent des grands spéculateurs les plus pollueurs qu’il blanchit, ou verdit dans sa fondation ! » dit Jean Lassalle.

C’est tellement populiste cette candidature que moi aussi, si je veux, je peux m’improviser candidate parce que j’ai vécu ci ou ça… et je  pourrais représenter une couleur, une idée, une idéologie et retourner ma veste autant de fois que certains (attendez il est bien devenu anti-nécléaire en deux temps et trois mouvements). Faites donc tous comme Nicolas, présentez-vous. Déjà qu’il y a beaucoup de monde au portillon… une nouvelle indigestion, ça passera avec le reste…

L’écologie se désintéressant de l’humanité c’est inutile… L'écologie doit faire partie des partis. Mais il plaît le Nicolas, les gens l'aiment bien, c'est une figure connue et rassurante du petit écran.

Et la politique dite classique suit son cours et aujourd'hui il est question de fermer à nouveau certaines frontières ? Pour nous faire croire qu’il n’y a pas de place chez nous ? Pour traiter ces jeunes gens tunisiens, pleins d’espoir laissant leurs parents au pays pleins de désespoir et dont la plupart a l’âge de mes enfants, les considérer moins bien que des rats qui eux sont au moins grassement nourris et se déplacent librement… Une députée avait dit "mais remettons-les dans les bateaux", elle n'avait sûrement pas vu les bateaux, pauvres barcasses, vulgaires plumes sur les vagues… et ces gamins terrés les uns contre les autres, terrorisés à l'idée de mourir mais qui ne reviendraient pour rien au monde en arrière. Des gens aussi déterminés, c'est un espoir ici non ?