[in]égalité[out]
Plus le temps passe, plus je m'agace (pour être honnête c'est plus mais…) ; je m'agace de tout. D'autant plus de la situation dont je peine à me sortir . Pour résumer, les inégalités dans ce pays sont un sujet tabou, dont personne ne veut parler réellement. C'est-à-dire que des gens, comme moi ; nous sommes 600 000 personnes quand même, ce n'est pas rien ; ne sont ni écoutés, ni aidés et se retrouvent épuisés.
Epuisés de chercher des solutions, que ce soit du travail, des aides que notre situation devrait permettre de trouver plus rapidement. Il y a, dans ce pays, des chiens mieux lotis que des petits enfants. Oui mais regardez, me direz-vous, dans le monde il y a bien pire et Haïti nous renvoie en ce moment dans la gueule des situations dramatiques dont nous supportons difficilement les images tellement il y a à faire.
Epuisés d'essayer de faire qu'on les écoute.
Epuisés de faire des dossiers qui permettraient d'alléger une dette. Excédés de voir que les banques ont obtenu des aides cent-mille fois plus importantes que celles que nous peinons à avoir. Et puis épuisés de vouloir continuer à être considérés comme des égaux. Que ce n'est pas parce que l'argent manque, que la pensée, la réflexion et la dignité manquent. Je suis allée voir une élue l'autre jour, pour voir si à l'échelle de la commune, je pouvais obtenir quelque chose. Elle a pris ma facture d'eau, bon et m'a dirigée vers l'aide alimentaire. C'est tout. L'aide alimentaire c'est ouvert deux jeudis pas mois, ici. Je réfléchis et me dis après tout… J'arrive devant cette petite maison individuelle, je frappe, je rentre et l'on me dit s'il vous plaît pourriez-vous attendre dehors ? Et là mon sang ne fait qu'un tour. J'attends un peu, et non… Je pars. Je ne sais pas comment expliquer ça… C'est déjà difficile je pense pour des gens d'aller aux Restos ou à la banque alimentaire… et là tout à coup d'attendre dehors, comme un chien attend sa pâtée, je me suis dit non, je ne peux pas.
Je m'en fous de manger moins et des patates tous les jours. Ce n'est pas ça qui arrangera les choses. Alors que les salaires indécents de certains patrons font polémique en ce moment, que, je le répète, certains élus, gagnent beaucoup trop d'argent sans obtenir de résultats, je ne comprends pas comment et pourquoi les gens au-dessous du niveau de pauvreté n'arrivent pas à obtenir une aide au logement par exemple. C'est inadmissible. C'est une machine à faire des sdf. Après tout je m'en fous moi si certains pètent dans la soie et mangent avec des couverts en argent de la République, pourvu que le commun de leurs concitoyens et administrés ne soit pas laissé à l'abandon, en bord de route jusqu'à épuisement. Des gens qui ont faim, froid et sont fatigués de la lutte, ne coûteraient pas plus à la société que ce qu'ils ont cotisé quand ils étaient dans le système. Et que l'on ne considérerait pas comme des inférieurs que l'on fait culpabiliser d'être obligés de demander de l'aide. Des devoirs, certes, mais aussi des droits, le droit d'être aidé, d'être aimé et considéré, avec ou sans argent et sans avoir peur que des boursiers puissent faire baisser le niveau des grandes écoles (par exemple) !!!!
Un simple exemple, cette semaine, Madâme Jouanno !! Pourquoi laisse-t-on des gens pas concernés être élus ??? http://www.liberation.fr/politiques/0101615171-si-madame-jouanno-prenait-parfois-le-metro
"• « Je veux, si je suis élu
président de la République, que d’ici à deux ans plus personne ne soit
obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid », martelait le
candidat Sarkozy en décembre 2006.
En 2009, il y a eu 358
morts dans la rue et la France compte aujourd’hui 500 000 « sans
domicile », 3 500 000 « très mal logés » et 6 500 000 « mal logés »,
selon les statistiques. C’est à eux et aux efforts – réels ou feints,
sincères ou calculés – déployés pour les aider que Siné Hebdo consacre
son dossier cette semaine. Avec les interviews de Jean-Baptiste Eyrault (Dal) et Augustin Legrand
(Les Enfants de Don Quichotte, et maintenant Europe écologie), un
reportage auprès des sans-papiers en grève de la Porte des Lilas et le
portrait de David, à la rue depuis quinze ans. Et aussi une enquête
auprès de ces designers et urbanistes qui conçoivent du « mobilier
anti-SDF » pour équiper les villes ou les quais du métro. Et qui
assument…
" à lire dans Siné Hebdo.