La fille qui se coupait les cheveux TOUTE SEULE
[EN QUATRE]
Se débrouiller et ne plus avoir peur. Décrypter les prémices de l'avenir qui ne sera ni en RVB ni en CMJN. Du gris, du gris peut-être éclairé de signaux lumineux pour ne pas se perdre dans le brouillard. Les dédales de ma crise personnelle m'ont conduite en des lieux que je n'imaginais pas. Un accomplissement de soi ; de moi ; de mon moi et de moi à moi.
Du temps, désormais pour y penser, se triturer et se torturer l'esprit.
Je repense à ce jeune homme aux yeux rougis qui lisait sur le trottoir devant une supérette, rue Monge, un dimanche. Mon hésitation à me lancer à lui parler. Ma pièce tombée un peu trop vite dans son bol orange en plastique, rafistolé. Son merci avec un accent étranger. Ma hantise qu'un jour je puisse aussi me retrouver comme lui. Une fin de vie avant l'heure, un dénuement total. La perte. Des repères et des repaires ; de soi. Quelqu'un qui n'a plus de contact humain que des pièces qui tombent dans un récipient de fortune, sale. Une obole, un sourire, un bonsoir au mieux et passe ton chemin. Je voudrais en faire un recueil de photographies, mais le respect de l'être humain m'en empêche. Une intrusion dans leurs lambeaux de vie me semble inopportune.
[Aparte : je me coupe désormais les cheveux toute seule et j'avoue que je ne me réussis pas mal !!! C'est moi en mieux… (gnark)]