L'usure du temps
Sans rien faire de concret à longueur de mes journées, elles n'ont paradoxalement pas une saveur désagréable. Plus ce temps omnivore passe, moins je m'ennuie. Je ne culpabilise plus d'être immobile professionnellement. Les gens s'activent autour de moi. Moi, dans cette maison calme et rassurante où il y a toujours tant à ne pas faire !! Le seul en activité constante c'est mon cerveau incapable de se contrôler et se mettre sur pause.
Toujours les mêmes questions auxquelles je donne de nouvelles réponses tous les jours. De nouvelles stratégies s'imposent à moi au fil des secondes… En me retournant sur moi constamment sans me déprécier, mais pour apporter et trier un lot d'appétences passées. Je n'ai plus d'appétit au sens propre comme au figuré. Je pense à toutes les personnes qui continuent quotidiennement non seulement leur travail sans moi mais leurs blagues, leurs amitiés, leurs pots, leurs repas… Et moi je n'avais pas envie d'arrêter. Je savais pourtant, comme une enfant à qui on dit qu'on doit partir, et qui vient « juste de commencer à s'amuseeer !!! »
Sans me buter, je réfléchis, j'en ai besoin encore, c'est long. L'urgence fait avancer les corps. La confiance retrouvée est un moteur.