Travaille-travaillons-travaillez…
Cela fait aujourd'hui dix ans que j'ai été licenciée. Dix ans de contrats à durée déterminée. Dix ans non pas de galère, mais d'insécurité… Mais ils me font sourire au gouvernement (goguenard, le sourire, hum !!). Je n'ai jamais reçu MOI d'offres de l'anpe sans avoir été les chercher au préalable. J-A-M-A-I-S - N-E-V-E-R !
Je me suis toujours déplacée. Et j'ai toujours trouvé du travail par d'autres biais… Le seul contrat que j'ai eu avec l'anpe c'était un CES (on peut aussi dire par ordre d'apparition sur le marché TUC, SIVP, CEC, CIE, CAE … etc.) qui n'a abouti à rien (vous savez les grosses boîtes qui se servent de leurs employés pour former les nouveaux (à mi-temps !!) qu'on ne gardera qu'un an, de toute façon…). Le reste c'est l'intérim (bien l'intérim… rien à dire) et le bouche à oreille.
Si demain je trouve comme ils disent un cdi, payé même 10-20 % de moins, à moins de 30 km alors que j'en fait déjà 40… Je cours, j'accepte (bon peut-être pas les yeux fermés car chat échaudé…).
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/325015.FR.php
Il n'y a pas beaucoup de chômeurs qui refusent les offres qui leur vont, sauf si elles sont bidons et on sait qu'il y en a. Et puis on n'a pas forcément envie ou la possibilité de déraciner toute sa famille. Si madame a un travail et que les enfants sont gardés par la grand-mère… par exemple. Même un célibataire : partir loin pour un cdd, c'est pas évident en frais de logement. Comment faire, garder son logement de base pour quand ce sera fini ? En prendre un autre ? Aller à l'hôtel ? Parce qu'au chômage dans sa région, où on est connu, soutenu, c'est mieux que dans une ville où on peut vite être très seul… Non ?
Et puis il y a les salaires : beaucoup d'offres de l'anpe sont au smic, ras des pâquerettes, sans avantage aucun… Même pas à négocier. Quand on a de l'expérience (c'est ce qui est en général demandé), qu'on avait un bon salaire, on n'a pas forcément envie de retomber au smic et tout recommencer ! C'est légitime. Sauf que le chômeur n'a pas beaucoup son mot à dire (genre : si t'es pas content… ) Et puis il y a la culpabilité de refuser quelque chose. Une fois j'avais rapporté trois offres à la maison. L'une d'elles après réflexion ne me convenait pas du tout. Ça m'a fait peur, l'ombre du Petit Nicolas me planait au-dessus de la tête (ouep j'vous jure c'est très désagréable comme sensation, ça laisse des traces…). J'ai appelé, ai dit non, me suis assuré qu'il n'y aurait pas de représailles… Mais pas à l'aise. Pour les deux autres, une fois de plus, personne ne m'a jamais répondu… Ça aussi c'est une sacrée question !!!