Dilettante !
Je ne connaissais pas ce mot jusqu'à ce qu'une professeure de français ne le couche sur un de mes médiocres bulletins scolaires de [première] seconde. Elle avait vu juste. Approfondir n'est pas dans ma nature. J'ai survolé le collège joyeusement mais avec paresse. N'apprendre que ce qui fait plaisir. Ne travailler que les sujets attirants. La facilité. Aller au plus simple.
Une deuxième année de seconde fut pour moi plus constructive. Cette professeure de français assez dure et froide nous a ouvertes [lycée de filles] à des séances de relaxation et surtout au théâtre. Avec son aide éclairée, nous (une dizaine d'élèves) avons monté une pièce de Fernando Arrabal Le Tricycle. Et c'est avec une énergie toute neuve que nous avons, à chaque heure libre, mis en œuvre ce projet. Décor, mise en scène, costumes, éclairage, affiche, soufflage (très important !). Se donner enfin les moyens, par soi même. Prendre ses responsabilités. Assumer. Je jouais deux rôles muets dans cette pièce et un monologue de Bedos en préambule, Le clown triste. Émotions, trac et plaisir mêlés. Deux représentations vinrent récompenser un travail de longue haleine. Un bel apprentissage extra-scolaire, constructif pour les adultes en devenir que nous étions.
Je n'ai pas eu mon bac. Je ne l'ai pas repassé. J'ai ensuite étudié aux Beaux-Arts, assez joyeusement, mais très vite sans convictions. Pourtant gourmande d'infos, de connaissances, de livres, de musique, d'art, je ne suis pas assez patiente, courageuse pour aller chercher et me documenter afin d'en savoir [vraiment] plus… Je sais plein de petits trucs, j'arrive à tenir la conversation pour sûr ! Mais je ne maîtrise aucun sujet… Pas même un artiste qu'il soit peintre ou musicien, comédien ou autres… Plein de petites choses sur plein de sujets différents.
Ma sœur dévoreuse de livres assez incollable sur tellement de sujets, ma fille étudiante besogneuse et brillante ne sont pas de cette nature. J'admire.
Survoler, entendre, retenir, mais pas apprendre… Encore moins transmettre.