Nukleel ? nan trugarez (nucléaire ? non merci)
Disaient les Bretons dans les années 70 lorsqu'il s'était agi de construire
une centrale sur le site de Plogoff en Finistère.
Paru dans Ouest-France jeudi dernier :
"Début
juin, les militants du "Réseau sortir du nucléaire » ont obtenu de la
justice l'arrêt du démantèlement de la centrale de Brennilis. Voilà
qu'ils viennent de dénicher un document plutôt embarrassant pour EDF.
Il s'agit de la synthèse des constatations effectuées par des
inspecteurs de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), à Brennilis, le 31
mai dernier. Rapport date du 20 juin et mis en ligne, mardi, sur le
site de l'ASN (www.asn.fr).
Qu'ont vu les inspecteurs ? Des fûts
contenant des déchets radioactifs produits en 2004 et 2005 « présentant
des signes de corrosion externe assez prononcée ». La comptabilité du
nombre de colis, des tonnages de déchets entreposés ou évacués,
semblait très approximative. L'ASN est même très sévère sur ce point.
Elle note une « incohérence totale » des données chiffrées.
Plus
inquiétant encore. Concernant l'activité radiologique de certains
déchets tritiés (qui contiennent du tritium, considéré comme hautement
toxique), l'ASN constate « une forte sous-évaluation d'un facteur de 30
à 200 ».
Des documents accompagnant une expédition de déchets
nucléaires « ne correspondaient pas au colis envoyé ». Cette « non
conformité » et cet « écart » -« deux fautes », dénoncent les
antinucléaires- n'ont pas été déclarés à l'ASN… EDF, de son côté,
estime que la recommandation de l'Autorité « ne concerne pas des écarts
méritant une correction immédiate ».
Pourtant l'ASN a aussi noté que
des déchets nucléaires présentant des risques chimiques et d'incendie
ont été mis dans une zone « trop proche » de déchets tritiés. Cette
zone ne pouvait, en cas d'incendie, être arrosée par un brumisateur
automatique. Et un autre brumisateur était hors service.
Un local
destiné à l'entreposage des déchets radioactifs amiantés était bien
fermé à clé. Mais il est « directement accessible par le local adjacent
dont les parois ont été déposée et dont seule l'issue externe est barré
un par un ruban adhésif ».
EDF a deux mois pour répondre à l'ASN, en
prenant des engagements et en fixant un calendrier « Sortir du
nucléaire » estime que l'entreprise « tente d'abuser l'opinion en lui
laissant croire que le démantèlement d'un réacteur nucléaire ne pose
pas de problèmes ».
EDF assure que « des actions de progrès vont
bien sûr être rapidement mises en œuvre, sous le contrôle vigilant de
l'ASN ». Nous voilà rassurés… » Yannick GUÉRIN.
Brennilis est située près des Monts d'Arrée, site remarquable. Il y en a bien d'autres : les dunes de Keremma,
la presqu'île de Crozon (en face de l'Île Longue, qui représente
quelques bombes nucléaires sous nos pieds, décidément !), les îles (Ouessant, Molène, Sein) et
j'en passe.
Je pensais hier pendant mon périple, que j'habitais un paradis et qu'il
fallait préserver cela. J'ai du mal à comprendre que l'on ne soit pas
sérieux quand il s'agit de nucléaire.
Je vous recommande un livre que j'ai lu, il y a quelques années après avoir entendu la critique de Polac qui disait qu'il était l'un des rares ouvrages à l'avoir touché à pleurer, La Supplication de Svetlana Alexievitch, journaliste et écrivain biélorusse. Un livre exceptionnel sur l'accident de Tchernobyl, et les conséquences que subit encore la population. Elle a elle-même contracté un cancer lors de ses enquêtes sur les lieux irradiés mais continue son oeuvre de témoignage, comme ce jeune soldat envoyé pour décontaminer la zone : " Avant notre départ, on nous a prévenus que les intérêts de l'Etat exigeaient le maintien du secret sur ce que nous avions vu. A part nous, personne ne sait vraiment ce qui s'est passé là-bas. Nous n'avons pas tout compris, mais nous avons tout vu."
Je
veux bien que l'on me dise qu'évidemment je ne pourrais pas vous écrire
s'il n'y avait pas d'électricité et tout et tout… Mais juste de la
vigilance, du sérieux… Là c'est vraiment n'importe quoi et c'est à une
dizaine de lieues de chez moi à travers champs…